LA MUSIQUE EST-ELLE L’EXPRESSION DE L’ETERNITE?
Music, time and human will in the philosophy of Schopenhauer
Parmi les arts, la musique occupe une place spéciale, dit le philosophe Schopenhauer: en effet, la musique ne reproduit pas des êtres ou des choses qui se trouvent préalablement dans le monde. A cause de cela, il est fort peu aisé de produire un discours relié à la musique qui soit totalement objectif, spécialement quand rien, dans le titre d’une pièce de musique, ne donne une indication sur sa signification.
La musique n’est pas la reproduction d’un phénomène humain. Cependant, il semble que c’est un phénomène en soi: une reproduction immédiate de la volonté. En fait, la musique est libérée de l’obligation d’être totalement objective.
Pour Schopenhauer, la musique peut être perçue seulement dans le temps et avec l’aide des outils qui servent à mesurer le temps. C’est pareil pour la volonté en général, car c’est le lieu où l’être humain devient conscient de son individualité. En prenant la forme de la temporalité elle-même, la musique rejoint l’être humain dans son essence, car la vie humaine est profondément enracinée dans la dimension temporelle.
La musique décrit les mouvements de la volonté, c’est-à-dire tout ce que l’on regroupe sous le terme générique de “sentiment”: la musique est le langage de toutes les passions, même si elle peut être l’objet d’une analyse éclairée. La musique n’exprime pas un phénomène particulier, mais l’essence du phénomène, la volonté elle-même. La musique dit le coeur du sentiment.
Les émotions musicales et l’infini
Si la musique est comme la volonté, qu’est-ce que cela suppose? Que l’auditeur de musique a une conscience auditive, où la musique peut apparaître, dans laquelle des images musicales peuvent être créées: une vision musicale peut émerger des sons qui sont entendus.
A travers le son, la musique dévoile une temporalité plurielle: la musique exprime l’essence de relations temporelles comme le délai, l’attente, l’antériorité, l’anticipation, les réminescences et retours, ou encore des effets de vitesse et de surprise.
Cependant, le temps musical n’est pas comparable au temps mesuré de manière scientifique. Imprégné par la vie sensible et flottant dans la conscience humaine, il réconcilie la sensibilité et l’intériorité. Le son, comme les êtres humains, a une naissance, un parcours continu et, ensuite, il s’éteint. Dans un ensemble ou dans un orchestre, les différents instruments qui jouent les différentes parties de la composition musicale créent une pluralité de temporalité et, parfois, permettent à l’auditeur d’expérimenter un sentiment d’éternité.