Business-to-business
Au début de l’ère digitale, le nombre d’opportunités pour les artistes indépendants a augmenté de manière considérable et les labels avec lesquels ils étaient en contact espéraient que chaque client trouverait un modèle individuel de consommation. Cependant, cela n’est pas arrivé. Et en ce qui concerne le marché de la musique indépendante, il y a un autre problème: il ne peut pas être réellement indépendant. C’est un souci parce que c’est labels dits indépendants sont ceux qui investissent le plus pour amener de nouveaux artistes vers le marché. Les labels de musique se concurrencent, cependant il arrive qu’ils créent des synergies. Dans chaque cas, plus un label prend responsabilité pour un artiste, plus chacun y gagne, le label, l’artiste, les services de musique en ligne et les organisateurs d’événements. Les labels peuvent faire connaître les artistes via les nouveaux médias. Cependant, ces médias, qui impliquent les musiciens, ne sont pas spécialement faits pour eux. Un écosystème musical existe, mais les musiciens, dans un certain nombre de cas, n’ont pas toujours les aptitudes nécessaires pour assurer leur marketing, ni le temps et leurs actions ne remplace pas toujours un carnet d’adresses fourni par un label.
Les labels peuvent aider les musiciens à nouer des contacts apparemment inattendus, entre des musiciens et, par exemple, des sociétés de télécommunications qui créent des filiales dont le but est de promouvoir les produits de la société mère via le marketing et qui organisent des événements divertissants qui mêlent technologie, médias et musique, au niveau global et local, ainsi que des événements en ligne. Quels types de produits business-to-business les musiciens peuvent-ils vendre à des sociétés de télécommunications, des sociétés de licencing musical, des labels et des sociétés de streaming musical? Chaque marque impliquée dans l'industrie de la musique doit être une machine de marketing soutenant la rétention et l'acquisition de la clientèle en obtenant des fans et des adeptes. Il est nécessaire de diversifier les stratégies. D'abord parce que les compagnies de l'industrie de la musique sont différentes: la stratégie d'une compagnie générale de télécommunication n'est pas la stratégie d'une compagnie de licencing musical. Et les musiciens sont dans une position différente par rapport aux différents types d'entreprises.
Au cours des années 2000, une société de télécommunications allemande a créé une filiale dont le but est de promouvoir les produits de la maison mère par le biais du marketing: elle organise des événements mondiaux, des événements locaux et des événements en ligne. Il développe également des applications musicales élémentaires pour créer des beats. La filiale est présente dans dix pays, produit 1,5 milliard de médias chaque année et a déjà travaillé avec 400 artistes. Son produit de base est un produit très abstrait, car c'est l'expérience que les utilisateurs auront de la société mère. C'est un exemple d'entreprise prospère où la musique, les médias et la technologie se rencontrent.
Au niveau des business models, l'innovation doit être présente dans une entreprise qui veut être compétitive. Et au niveau marketing, la stratégie doit inclure une présence active sur les médias sociaux. Surtout quand il s'agit de capter l'attention des participants et de vendre des tickets. Dans la société de médias, l'équipe éditoriale est particulièrement active lorsqu'il s'agit de créer des produits avec des musiciens et des relations avec la presse mais aussi avec des sociétés de streaming. Dans un tel cas, la place des musiciens est entre la stratégie et le marketing: ils peuvent être la clé de ces partenaires clés qu'une entreprise de médias recherche. Ainsi, les artistes peuvent vendre du temps de concert ainsi que de la musique enregistrée à des sociétés de médias, par exemple via un label. Chaque partenariat interentreprises sera différent. Chaque musicien crée un contenu spécifique avec la société de médias et chaque accord a une durée spécifique et les conditions de vente sont uniques.
Les musiciens et le droit d’auteur
Concrètement, que font les sociétés qui gèrent les droits musicaux des artistes? Au-delà des aspects strictement légaux, ces sociétés trouvent de nouveaux artistes et de la nouvelle musique et essaient de les faire connaître dans des événements en direct, dans des campagnes publicitaires de sociétés commerciales, généralement en lien avec la création d’une image de marque pour ces sociétés.
Ce genre de contact avec des entreprises en-dehors du domaine musical peut être une occasion pour les musiciens de se familiariser avec les médias et l’univers du digital. En ce qui concerne les sociétés de streaming, qui sont en fait des sociétés qui distribuent de la musique digitale, si les musiciens s’y attirent des abonnés qui paient pour parcourir le catalogue de la plate-forme, ils ont là des auditeurs qui ont plus de valeur et qui seront plus susceptibles de payer un ticket d’entrée à un de leurs concerts, les tournées de concerts et la vente de marchandise étant, pour les labels comme pour les musiciens, des moyens d’assurer leurs revenus.