Emotions et “non émotions”
Il devient usuel d’écrire que la musique est utile à la construction de la personnalité et que les émotions jouent un rôle important dans ce processus. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas. A la place, on peut trouver des “non émotions” (‘non emotions’) comme l’efficacité personnelle (‘self efficacy’).
En fait, parmi les nombreuses classifications des émotions faites par les psychologues, une théorie, présentée par Lazarus, semble intéressante. Lazarus distingue les émotions provenant des dangers, des pertes et des dommages subis (la peur, l’anxiété et la colère), celles qui suivent des bénéfices (la joie, le bonheur et la fierté), celles qui sont associées à des “cas limites” (le soulagement, le contentement et l’espoir), la dernière catégorie étant les “non émotions”. La douleur, la curiosité et la recherche d’efficacité personnelle étant des non-émotions.
Qu’est-ce que l’efficacité personnelle? C’est une attitude qu’ont les personnes dont le comportement est guidé par le désir de succès, les athlètes, par exemple. Quand des athlètes utilisent de la musique, c’est avec l’intention d’atteindre un état mental approprié qui leur permettra d’améliorer leurs résultats. Ils croient dans la force de la musique, en même temps qu’ils exécutent les actions nécessaires pour atteindre des cibles spécifiques. Il laissent la musique être un facteur de leur succès, l’utilisant pour renforcer leur motivation.
Les chemins de l’écoute musicale
Une théorie de l’écoute musicale, présentée par Scherer and Zentner, mentionne trois mentionne trois manières don’t les émotions peuvent être en relation avec l’écoute musicale: la route de l’empathie, la route de la mémoire et la route de l’appréciation. Lorsqu’ils choisissent celle-ci, les auditeurs de musique attribuent une signification personnelle à la musique, évaluant chacune de ses dimensions. Quand ils s’engagent sur la route de l’empathie, ils peuvent produire des réponses émotionnelles à la musique en examinant des événements vécus qui incluent d’autres gens et eux-mêmes.
En tout cas, l’état émotionnel de l’auditeur de musique est une combinaison de facteurs musicaux (le rythme, le tempo, la mélodie ou la texture de la musique), personnels (leur état physique actuel, leurs capacités intellectuelles et leur personnalité) et situationnels. Tous ces facteurs, combinés, expliquent pourquoi les préférences des auditeurs de musique ne sont pas figées.
Confrontés à différents types d’événements, les auditeurs ressentent des émotions et des “non émotions” précises et vont les réguler à l’aide de différents types de musique. Ce phénomène peut même être observé chez certains compositeurs qui, par exemple, après avoir guéri d’un accident physique imprévu ou d’une maladie, vont produire des styles nouveaux de musique.